Loneliness will be over [HORS RP]

Une par une, les filles de sixième année de Serdaigle s'éveillèrent, s'habillèrent et se hâtèrent vers la Grande Salle. Pas elle. Lorsque le petit déjeuner commença, sa chaise resta désespérement vide. En sortilèges, son absence ne fut remarquée que par le professeur. Personne n'essaya de venir lui parler. Elle n'était pas abandonnée, c'était elle qui avait voulu tout cela. Ses amis respectaient son silence, ils savaient qu'elle leur reviendrait bientôt presque comme avant. Plus forte.

Cela faisait des jours et des jours qu'Alice se morfondait dans ce dortoir. Lorsqu'elle en sortait c'était uniquement pour se rendre à ses cours. Elle ne parlait jamais, sa présence était presque devenue fantomatique. Depuis la perte de son hibou, c'était un peu comme si le voile de bonheur qui dansait auparavant devant ses yeux s'était brusquement déchiré, dévoilant la cruauté du monde qui s'ouvrait désormais à elle. De coloré, son univers était passé à une obscurité qui se voyait jusque dans ses yeux. On aurait cru son âme éteinte. Mais elle n'était pas morte. Il y a avait tout au fond une lueur qui ne demandait qu'à s'épanouir.
Chapitre dix du manuel des Créatures Magiques. Les phénix renaissent toujours de leurs cendres.

Il y eut un grattement à la fenêtre. Alice se leva lentement et jeta un coup d'oeil à travers le verre. Intriguée malgré elle, sa main se dirigea vers la poignée et les deux battants de la fenêtre s'ouvrirent et claquèrent contre les murs de la Tour de Serdaigle sous l'effet du vent hivernal qui soufflait alors. Quelque chose la percuta à la tempe, une sorte de tornade noire qui la fit s'écrouler à terre. Des étoiles obscurcissaient sa vue, mais elle trouva la force de se relever et de s'emparer de sa baguette. Elle tourna vivement sur elle-même, prête à attaquer. Il n'y avait rien... Rien qu'une boule de plumes ébène sur sa malle. Alice s'en approcha doucement. La chouette était plutôt petite, à peine plus de trente centimètres de hauteur, pourtant l'envergure de ses ailes était incroyable. L'oiseau darda son regard mordoré dans celui de la jeune fille et pencha la tête de côté d'un air sceptique. Il y eut un bref éclair dans l'esprit d'Alice, celui qu'elle attendait depuis des jours. La jeune fille eut un large sourire, et courut à la salle de bains. Elle resta plusieurs minutes sous l'eau chaude de la douche, comme dans un état second. Quand elle en sortit, quelque chose la frappa dans son reflet sur le grand miroir. L'éclat pétillant de ses yeux était là, à nouveau. Elle s'habilla avec plus de soin que d'habitude et revint à son lit. La petite chouette était toujours là. Alice tendit la main et l'oiseau vint se placer sur son épaule, comme si elle y avait toujours été. Lorsqu'elle passa la porte du dortoir ce matin-là, Alice était prête à affronter le monde.